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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 10:15

La XIVe cérémonie des Lutins a eu lieu le 31 Mai au Gaumont Champs-Elysées à Paris.

La maîtresse de cérémonie était Christelle Chollet, humoriste.
Reda Kateb
, Vanessa David, Gaëla Le devehat, Pascal Légitimus étaient  présents pour
remettre les prix aux lauréats. Le groupe de chant vocal Ommm étaient invités à faire les musiques jingle.

Découvrez la vidéo de la cérémonie et de la remise des prix !

Photos de la soirée ici.

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 13:22

"C'est la pire histoire que j'ai raconté" (Eric Guirado)

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Le début de l'hiver est un court-métrage réalisé par Eric Guirado (visionnez-le intégralement à la fin de cet article), sélectionné aux Lutins du court-métrage 2011. Il s'attaque à un sujet délicat et encore tabou dans notre société : la pédophilie. « J’ai le sentiment que le court-métrage a souvent une force supérieure au long-métrage parce que ça peut être plus incisif, ça peut-être plus pointu, ça peut-être évidemment plus court, donc plus percutant. (...) dans le milieu du court-métrage j’aime qu’il y ait de tout mais je regrettais depuis longtemps qu’il n’y ait pas de temps en temps un film un peu percutant, un peu très dérangeant, presque des films qu’on a pas envie de voir forcément. Je me suis dit je vais m’y coller au film qu’on a pas envie de voir. Je vais en faire un. » Faire ce film a été très compliqué. Le plus dur était de trouver les partenaires. Eric Guirado a tout entendu. Ex :  « ce film pourrait donner des idées à des pédophiles avérés », « qui ne sait pas fait tripoter dans son enfance ? es-ce qu’il faut en faire un film ? » C’est grave. Le réalisateur pense que c’est minimiser quelque chose de grave. Des réactions très violentes également ont éclaté : « il ne fallait pas faire ce film »,  « Ce n’est pas le rôle de la télévision de montrer cela ».

 

« Qu’est ce que le récit d’un acte de pédophilie ? voyons à l’écran comment ça allait se passer. » (Eric Guirado)

Faire ce film a été le parcours du combattant. « Il y a eu beaucoup de résistance. Il y a eu de l’embarras, de la gêne...pour différentes raisons mais de là à empêcher le film de se faire... ». Un sujet difficile : un enfant se fait violer par un homme alors qu'il rentre de l'école.

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« Dans mon film ce que je n’aime pas c’est d’avoir eu à faire ce film. J’aime pas avoir mis trente ans pour faire ce film. Je m’en serai bien passé. » Faire un film, pourquoi ? pour qui ? toutes ces questions récurrentes qu'un cinéaste peut ou doit se poser. Pour Eric Guirado, faire ce film est une thérapie mais aussi un moyen de se mettre du côté des victimes, de les comprendre. Lorsque l'on regarde ce film, on sait que ce sera la première et la dernière fois qu'on le verra. Du moins on se le dit. Ce n'est pas un film qu'on aime voir. Pourquoi ? Posons nous cette question. Chacun aura sa propre réponse.

« Il y a une question que tout le monde ne me pose pas parce que c’est trop embarrassant, la réponse est oui. Personne n’ose me demander si ça m’est arrivé ou pas. Et je trouve ça élégant qu’on me le demande pas, je préfère comme ça j’ai pas à répondre que oui. Le plus important c’est que le film existe maintenant et que je puisse parler du film. J’aurai pu ne pas être là pour en parler, et j’aurai pu ne pas faire ce film si ça c’était déroulé plus mal. (...) Apporter ma pierre à une forme de résistance, de lutte contre ça parce que j’ai bien peur que la pédophilie se porte très bien en France. (...) On craint pas tant que ça en France à être pédophile. »
Eric Guirado explique que pour faire le film ils se sont retrouvés dans les lieux de son enfance, il dit que c’est comme si il était retourné sur place pour exorciser quelque chose, faire une cérémonie pour en finir avec cette histoire. « Tous les décors du film sont les décors de mon enfance et de cette histoire, c’est un peu étrange mais c’est comme ça. »

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Comment s'est passé la direction d'acteurs du film ?

 Agé de 13 ans lors du tournage du début de l'hiver, Arnaud Prusak n'en est pas à son premier film : pour voir sa filmographie complète allez ici. Arnaud est la voix française de Léonard Proxaul qui joue Martin dans Le ruban blanc de Michael Haneke (2009).
Toutefois, je me pose plusieurs questions : l'acteur qui a fait le rôle de l'enfant, comment a-t-il été dirigé ? car il a fallu lui expliquer la scène du viol, ce qu'elle implique et tout ce qu'il doit contenir d'émotions pour jouer son rôle. Le casting également a t-il été difficile ? les parents des enfants compréhensifs ? J'aimerai en savoir plus sur cette question et invite le réalisateur et/ou des membres de l'équipe à y répondre. En tous cas, je remercie Eric Guirado pour avoir osé faire ce film malgré toutes les embûches. Cela prouve que ce mêtier n'est pas mort tant qu'il y aura des Hommes qui vont au bout de leurs idées en y croyant très fort.

Ce court-métrage fait parti de la sélection des 8 films projetés le 16 juin dans toute la France dans plusieurs cinéma Gaumont et Pathé. Découvrez l'entretien très intéressant avec Eric Guirado réalisé pour Les Lutins du court-métrage 2011 (toutes les phrases dites par Eric Guirado dans mon article viennent de cet entretien).

 Biographie/filmographie de Eric Guirado

Né à Lyon en 1968, Eric Guirado commence par le journalisme puis il réalise des portraits et des documentaires pour les télévisions régionales de France 3. Il se lance dans le court métrage en 1994 avec Lonelytude ou une légère éclaircie. Il se fait remarquer avec Un petit air de fête, qui obtient le César du court métrage en 2001, ainsi que le prix Kodak de la quinzaine des réalisateurs à Cannes en 1999. En 2002, il écrit et réalise son premier long métrage, Quand tu descendras du ciel. En 2007, il co-réalise (avec Agnès Ribouton) Comoedia, une renaissance, sur les travaux de rénovation et la réouverture du célèbre cinéma lyonnais. La même année sort son deuxième film, Le Fils de l’épicier. Nourri des personnages qu'il a rencontrés au fil de ses reportages, Eric Guirado revendique le caractère réaliste et social de son cinéma. Le Début de l’hiver produit en 2009 a fait le tour du monde des festivals de courts métrages.

 

  • Lonelytude ou une légère éclaircie, court-métrage, réalisateur, 1994.
  • Un petit air de fête, court-métrage, réalisateur, 1999.
  • Super boulette, court-métrage, réalisateur, 2000.
  • Je suis un super héros, court-métrage, ré.alisateur, 2000.
  • & frères, court-métrage, réalisateur, 2000.
  • Etoffe, court-métrage, réalisateur, 2000.
  • De marbre, court-métrage, réalisateur, 2000.
  • Quand tu descendras du ciel, réalisateur, scénariste et dialoguiste, 2003.
  • Le fils de l'épicier, réalisateur et scénariste, 2007.
  • Le début de l'hiver, court-métrage, scénario et réalisation, 2009.
  • Mémoires d'une jeune fille dérangée, court-métrage, producteur délégué, un film de Keren Marciano, 2009.
  • Possessions, sortie prévue prochainement, réalisateur, scénario-adaptation-dialogues de Eric Guirado et Isabelle Claris.

 

Possessions (en cours de production) générique à découvrir ici de Eric Guirado avec Jérémy Renier, Julie Depardieu, Lucien Jean-Baptiste et Alexandra Lamy. Ce sera le 3ème long-métrage de Eric Guirado. Possessions s'inspire directement de la terrible Affaire Flactif qui avait ému et choqué l'opinion en 2003. Le 11 avril de cette année, Xavier Flactif, un promoteur immobilier ayant bien réussi, sa femme et ses enfants furent sauvagement assassinés dans leur chalet du Grand-Bornand en Haute-Savoie par leur voisin, David Hotyat, et quelques complices. Le mobile d'un tel massacre : une sombre histoire de jalousie, voire de racisme. Le principal accusé, dont s'inspire le personnage joué par Jérémie Renier, sera condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans.

Produit par Thomas Anargyros et Edouard de Vesinne pour Incognita Films, Possessions bénéficie notamment d’une coproduction de Rhône-Alpes Cinéma et d’une avance sur recettes du Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC). Le tournage se déroulera à Méribel. La distribution France sera assurée par UGC.

Sources du résumé du film : Cineuropa


Voici le court-métrage Le début de l'hiver de Eric Guirado très joli titre évoquant un changement de saison, mais aussi le début du froid, des journées plus courtes, le début d'une tragédie que l'enfant traînera pendant toute sa vie avec lui----Synopsis : Par un matin d’hiver, un jeune garçon marche le long d’une route isolée dans la campagne. Un camion s’arrête. Le conducteur propose à l’enfant de l’emmener. Peu à peu, l’homme se montre entreprenant jusqu’à commettre l’irréparable. Produit par Les Films du Poisson, 15 min. N'hésitez pas à donner vos commentaires sur ce film.

 

 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 12:44

Logorama remporte le lutin du meilleur court-métrage d'animation en 2011.

Logorama est un court-métrage d'animation réalisé par le groupe H5 ( Ludovic Houplain, François Alaux, Hervé de Crécy). Il remporte l'Oscar 2010, le César 2011 et le Lutin 2011 pour le meilleur court-métrage d'animation.

 

C'est quoi H5 ?

Au départ c'est un collectif de graphistes composé de Ludovic Houplain, François Alaux, Hervé de Crécy qui crée des pochettes de disques (entre 100 et 125 pochettes pour des groupes comme AIR, Source, Démon, Alex Gopher etc.) puis ils réalisent des clips pour des groupes de musique : Goldfrapp, Massive Attack, Alex Gopher, Etienne Daho, Super Furry Animals, Zebda... L’un de leur clip pour Alex Gopher (DJ français producteur de musique électronique) nommé The Child reprend quelques phrases de la chanson de Billie Holiday, God Bless The Child, et fait beaucoup penser à leur premier court métrage Logorama. Ce clip est réalisé en images de synthèse. Tous les objets sont affichés par leurs noms. C’est un fourmillement de noms, au milieu d’une ville, on entend des voitures, des klaxons et il y a une course-poursuite de voitures comme dans Logorama. Le clip date de 1999 et 10 ans après sort le court-métrage d’animation Logorama !

 

 

Le groupe H5 réalise des films publicitaires pour différents groupes à la renommée internationale comme l’Epopée de l’énergie pour Areva et ses énergies renouvelables, mais aussi pour différentes marques de voiture comme Smart, Total, Audi, Citroën, Subaru, Toyota, Volkswagen, ainsi que Louis Vuitton, Nikon, et des boissons comme Gatorade G2. Le groupe H5 crée des habillages pour Canal + et France 5. Ce sont également eux qui ont réalisé l’affiche de Cannes 2011 avec Faye Dunaway photographiée en 1970 par le cinéaste new-yorkais Jerry Schatzberg. Le look de l’affiche reprend celui des années 1922 et 1993 avec l’idée du film noir avec une femme fatale. Le nombre 64 écrit très fin vient enlacer l’actrice et nous fait penser au compte à rebours affiché au début d’un vieux film. On peut donc dire que ce groupe H5 n’est pas méconnu du show biz et le travail effectué depuis lors, a permis au film Logorama de se propulser au devant de la scène raflant tous les prix les plus prestigieux : l’Oscar 2010, le César 2011, le Lutin 2011 du meilleur court-métrage d’animation, le Prix Kodak à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2009, le Prix du meilleur court métrage Labo au XXXII ème du Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand ainsi que d’autres prix comme le 2ème prix national du public se classant derrière Skhizein de Jérémy Clapin au 1er festival international du court-métrage d’animation à Roanne.


« La publicité a nourri Logorama ! Cà devient skyzophrénique ! » nous dit Ludovic Houplain.


Après tous ces films de commandes qu’ils soient publicitaires ou musicaux, l’équipe de H5 décide de se tourner vers quelque chose d’un peu plus personnel : la réalisation d’un court-métrage .

Découvrez l’interview de Ludovic Houplain membre du groupe H5 qui raconte d’où vient l’idée du film, combien y’a t-il de logos dans le film (Ludovic Houplain lance un défi à celui qui pourra les comptabiliser.) Qu’est ce qu’il aime particulièrement dans le film ? qu’est ce qu’il n’aime pas ? est-il toujours obsédé par les logos ? Quelle est la question que tout le monde lui pose ? la question qu’il aimerait qu’on lui pose ? comment David Fincher a pu prêter sa voix (rôle de Pringle) ? anecdotes du film...


Logorama, un film du groupe H5 (Ludovic Houplain, François Alaux, Hervé de Crécy) réalisé en 2009. Produit par Autour de Minuit, 16’05.

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 12:12

A découvrir le 16 juin 2011 dans vos cinéma Gaumont et Pathé

Ne manquez pas le 16 juin 2011 la 14ème nuit des lutins du court métrage dans vos cinéma Gaumont et Pathé de votre ville. Pour connaître la liste des cinéma partenaires de votre ville cliquez ici. C'est l'occasion de découvrir quelques uns de nos meilleurs court-métrage de l'année. A découvrir également dans certains cinémas indépendants, la liste ici.

 

 

8 films au programme de la nuit des lutins 2011 :

 

-AGLAÉE de Rudi Rosenberg

-BIRDS GET VERTIGO TOO de Sarah Cunningham

-UNE PUTE ET UN POUSSIN de Clément Michel

-BABEL de Hendrick Dusollier

-LE DÉBUT DE L’HIVER d’Eric Guirado

-MÉMOIRES D’UNE JEUNE FILLE DÉRANGÉE de Keren Marciano

-TRE ORE d’Annarita Zambrano

-LOGORAMA de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain)

 


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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 10:52

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La cérémonie des Lutins du Court-Métrage 2011, présentée par Christelle Chollet, s'est déroulée à Paris au Gaumont Champs-Elysées le lundi 31 mai en présence des comédiens Pascal Legitimus, Thomas Chabrol, Vanessa David, Reda Kateb, Gaëla Le Dévehat et du groupe Ommm. J'ai eu quelques déceptions de ne pas voir certains films remporter un prix comme Deyrouth et Petit tailleur.

Monsieur l'Abbée rafle tout cette année avec le lutin du meilleur film, meilleure photo, meilleurs décors, meilleurs costumes. Le film d'animation Logorama qui a remporté l'Oscar 2010 se démarque aussi avec le lutin du meilleur film d'animation et le lutin du public. Je suis ravie de voir Xavier Gallais pour L'Amour propre remporter le lutin du meilleur acteur principal, largement mérité et puis  Le film Aglaée remporte le prix de la réalisation, ainsi que le meilleur montage, et meilleure actrice principale. C'est plutôt genre Johnny Walker remporte plusieurs prix également : lutin du meilleur son et meilleure musique originale. Et on notera le film Babel, qui remporte le lutin des meilleurs effets spéciaux, normal dira-t-on étant donné la beauté des images. Le lutin du meilleur film documentaire (une première cette année) est attribué à Birds get vertigo to que j'avais aimé.

Mon regret se tourne du côté de Deyrouth de Chloé Mazio, comme je le disais au début de l'article, qui méritais un prix. A ma grande surprise, un des films que j'ai le moins aimé de la sélection cette année est La République et je le vois remporter le lutin du meilleur scénario !!! Bon, on ne va pas se plaindre car cette année la sélection des films était bonne. On attend avec impatience la sélection de l'année prochaine. Si vous souhaitez participer à la prochaine édition des lutins et avoir le privilège de voter n'oubliez pas de vous inscrire et vous recevrez en avant-première le coffret dvd comportant les meilleurs court-métrage de l'année.

 

Voici le palmarès 2011 des lutins du court-métrage

LUTIN DU MEILLEUR FILM
Monsieur l'Abbé de Blandine Lenoir

 

 

 

LUTIN DU MEILLEUR FILM D'ANIMATION
Logorama de H5 (François Alaux, Hervé de Crecy et Ludovic Houplain)
pour le visionner intégralement allez ici

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LUTIN DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
Birds get vertigo too de Sarah Cunningham

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  Bande-annonce de ce film :

 

Autres prix :

 

LUTIN DU PUBLIC
Logorama de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain)

LUTIN DE LA MEILLEURE RÉALISATION
 Rudi Rosenberg pour Aglaée  

LUTIN DU MEILLEUR SCÉNARIO
Nicolas Pariser pour La République

LUTIN DU MEILLEUR MONTAGE
Emmanuelle Pencalet pour Aglaée

LUTIN DE LA MEILLEURE PHOTO
Pénélope Pourriat pour Monsieur l'Abbé

LUTIN DE LA MEILLEURE ACTRICE PRINCIPALE
Géraldine Martineau pour Aglaée

LUTIN DU MEILLEUR ACTEUR PRINCIPAL
Xavier Gallais pour L'Amour propre

LUTIN DU MEILLEUR SON
Cédric Lionnet et Vincent Pateau pour C'est plutôt genre Johnny Walker

LUTIN DES MEILLEURS DÉCORS
Théophile de Montalivet pour Monsieur l'Abbé

LUTIN DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
Olivier Babinet et Vincent Pateau pour C'est plutôt genre Johnny Walker

LUTIN DES MEILLEURS EFFETS SPÉCIAUX
Hendrick Dusollier pour Babel

LUTIN DES MEILLEURS COSTUMES

Claire Gérard-Hirne pour Monsieur l'Abbé

 


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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 19:44


couv-filmer le jazz"Sur l’écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais mon cinéma…Claude Nougaro, musique de Michel Legrand.

Le créateur de la danse Be-bop, Jano Merry, raconte le tournage de Rendez-vous de juillet, en 1944, et comment son ami Django Reinhardt l’accompagnait à Saint-Germain-des-Prés pour ses voltiges. Fabien Ruiz revient des séances de tournage de The Artist à Hollywood et nous propose une vraie leçon de cinéma. Qu’est-ce qui est premier, et pourquoi, de la musique, ou de l’image ?
Bertrand Tavernier rappelle que sans prise de risque, il n’est pas d’art cinématographique lié au jazz. Pierre-Yves Borgeaud nous révèle le cheminement intime qui mena à l’écriture de Retour à Gorée, avec le chanteur dakarois Youssou N’Dour. D’autres réalisateurs comme Fabrice Radenac, ou Frank Cassenti, évoquent leur processus de création, les tensions et les exigences d’une écriture filmée du jazz, tout en rappelant les enjeux économiques de l’institution cinématographique aujourd’hui. Louis Panassié raconte comment, il filma, par aventure, les plus grands noms du jazz, tout en demeurant étranger aux circuits de production.

Ce livre propose, en plus de ces entretiens et de ces contributions de réalisateurs et de professionnels du spectacle, des articles traitant des grandes questions posées par l’acte de filmer le jazz. On y trouvera les textes d’Émilie Souillot, Christian Béthune, Michel Chion, Anne-Marie Leclerc, Charles Bézanger, Sophie Jacotot et Jean-Jacques Sadoux."(texte de Thierry Maligne)

 

Dans le cadre des Colloques jazz de Monségur organisés par le festival "les 24h du swing" le collège Eléonore de Provence de Monségur et l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3, une journée d'étude intitulée Filmer le jazz se déroula le mardi 14 avril 2009. Ce fut l'occasion de découvrir le documentaire l'Aventure du Jazz de Louis Panassié puis de réfléchir tous ensemble sur la question filmer le jazz, en présence de spécialiste comme Louis Panassié, Frank Cassenti, ou encore Fabien Ruiz. On notera que ce dernier vient de passer 6 mois à enseigner l'art des claquettes à l'acteur Jean Dujardin pour le film The Artist (voir l'interview du réalisateur, des acteurs et de nombreuses images du film) de Michel Hazanavicius, nominé à Cannes pour la Palme d'Or et Jean Dujardin a reçu le prix d'interprétation masculine, une première pour lui. Fabien Ruiz explique dans un article de Sud Ouest, que « ce film, et le final surtout puisque c'est là que Jean Dujardin fait des claquettes, va peut-être relancer cette pratique artistique. » Fabien Ruiz ajuste : « Elle était extrêmement populaire entre 1930 et 1942. Comme le hip-hop aujourd'hui, aux coins des rues de New York ou d'autres villes. Des personnes qui n'avaient pas les moyens de s'acheter les chaussures adéquates fixaient avec un clou des capsules de bière sous celles qu'ils avaient. » On retrouvera le claquettiste de renommée internationale dans le livre Filmer le jazz.

Sous la direction de Thierry Maligne, enseignant de Lettres modernes à l'Université de Bordeaux 1, le livre Filmer le jazz sortira le 31 mai 2011. Suite à un appel à contribution lancé il y a déjà plus de 1an, j'ai eu la chance de participer à ce premier ouvrage traitant de la question filmer le jazz ou comment le filmer, peut-on le filmer. J'ai repris un passage de mon mémoire (master 2 recherche cinéma sous la direction de Rémi Fontanel, enseignant chercheur en cinéma à l'Université Lyon2) intitulé Jazz et documentaire où ma problématique était comment filmer le jazz ? Je n'avais aucuns documents sur lequel m'appuyer mis à part la quantité de films documentaires vus (une cinquantaine) qui m'a permis d'avoir des premières pistes pour tenter de répondre à cette question. C'est là que j'ai pu découvrir le réalisateur Frank Cassenti qui est très attaché au jazz. Il a fait de nombreux films comme l'Affiche rouge sorti en 1975 qui retrace l'histoire du groupe Manouchian 22 hommes executés le 21 février 1944 sur le Mont Valérien (ce film reçut le prix Jean Vigo). Il réalise des documentaires sur le jazz avec le pianiste Michel Petrucciani, le trompettiste Miles Davis, le saxophoniste Archie Shepp. Par la suite, il crée une société de production Oléo Films centré sur le jazz qui consacre l’essentiel de son activité à la production de films patrimoniaux destinés au marché international : documentaires, portraits de musiciens et captations de concerts.


Filmer le Jazz, ouvrage collectif, sous la direction de Thierry Maligne, Editions presses universitaires de Bordeaux, 2011, Broché, 15 x 21, 270 p., 21€.

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 00:30

leslutins2011.jpg

 

Les lutins du court-métrage est un organisme français crée par Stéphane Saint-Martin et Séverine Haïat en 1998 qui a pour but de promouvoir le court-métrage en le diffusant commercialement dans le monde entier. Cette année, c’est la XIV édition des lutins avec 25 films sélectionnés, et pour la première fois l’attribution du lutin du meilleur documentaire. Depuis 3 ans, je participe au vote qui récompense les meilleurs court-métrage de l’année. Tout le monde peut voter, il suffit de devenir membre de l’association, vous recevrez un coffret dvd contenant tous les films sélectionnés parmi tous les court-métrage ayant obtenu un visa d’exploitation l’année précédente. Il vous suffira de régler au moins 25€ de cotisation et vous pourrez gardez le coffret dvd.

Cette année, la remise des prix aura lieu le 31 mai à Paris. Et le 16 juin vous pouvez noter l’unique soirée des lutins avec une programmation qui sera retransmise en simultané dans 40 villes de France dans les cinéma Gaumont et Pathé. Et pour la première fois, le programme continuera d’être diffusé tout au long de l’année dans des cinéma indépendants, une belle victoire pour ce format court souvent malmené et relégué aux festivals. Dès que j’aurai pris connaissance du programme, je vous le posterai sur mon blog.

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Pour le plaisir, voici ma sélection des courts qui m’ont marqué l’année 2009 :

-Skhizein de Jérémy Clapin – film d’animation, 13 min. Il a reçu de nombreux prix : le lutin du meilleur film d’animation en 2009, le prix du public au festival international du film d’animation d’Annecy en 2008, et surtout le Prix découverte Kodak  du meilleur court-métrage à la Semaine Internationale de la Critique à Cannes.
-Berni’s Doll de Yann Jourette – film d’animation, 11min. Ce film a reçu de nombreux prix en 2008 dont l’Ours d’argent au festival des Nations d’Ebensee, meilleur film d’animation au festival de court-métrage de Budapest, prix du public au festival international du film fantastique de Bruxelle.
-Lisa de Lorenzo Recio, 19 min. Prix : Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand 2008, Prix de la presse.
-Tony Zoreil de Valentin Potier, 20 min. A remporté le prix du meilleur son  aux lutins 2009.
-Les Miettes de Pierre Pinaud, 30 min. A remporté le césar du meilleur court-métrage en 2009, le prix du lutin du meilleur film, prix du Syndicat Français de la critique 2009.

 

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Cette année 2011 est un bon cru. Voici la liste des court-métrage que j’ai préféré :

-Petit tailleur de Louis Garrel, 44 min. Palmarès Festival Côté Court 2010 : Prix spécial du jury. Etait présent à la quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2010.
-Deyrouth de Chloé Mazio, documentaire, 17 min.
-Monsieur l’abée de Blandine Lenoir, 36 min. Brest 2010 : Prix Révélation, Prix du Public, Prix des Passeurs de Courts. Vendome 2010 : Prix de la Jeunesse / Compétition Nationale.
-Logorama de H5 (François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain), film d’animation,16 min. A remporté l'Oscar et le César du meilleur court-métrage d'animation en 2010.
-L’amour propre de Xavier Gallais, 35 min.
-Babel de Hendrick Dussolier, film d’animation, 15 min.

Si vous souhaitez visionner des court-métrage aller ici (je vous invite à visionner le film El Empleo de Santiago Bou Grasso).
Site des lutins du court-métrage ici.


Photos tous droits réservés : Skhizein et Tony Zoreil.

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 11:34

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instrument afric1Exposition à Québec (Canada) au musée de la civilisation du  2 juin 2010 au 13 mars 2011. 

Pour celles et ceux qui n’ont pu voir et écouter cette formidable exposition à Québec, je vous invite à lire cet article qui vous permettra d'en avoir un aperçu.

Inspirée de Music in motion du Museum Volkenkunde, Leiden, Pays-Bas, présentée par la Financière Sun Life, avec la collaboration de Tourisme Québec, de l’Office du tourisme de Québec, du Loews Le Concorde, à titre d’hôtel officiel, de Radio-Canada et du quotidien Le Soleil.
Une conception de Lise Bertrand et Gérald Côté.

 

Pourquoi Riff : quand l’Afrique fait vibrer les Amériques ?

Le Riff est une courte formule rythmique ou mélodique qui se répète. On peut superposer plusieurs riffs et soutenir des improvisations. L’exposition nous invite à nous donner des pistes afin de comprendre comment la musique s’est déplacée d’un continent à l’autre, comment elle s’est métissée, transformée au fil des siècles.

Quelques dates pour commencer :

1620 : premiers esclaves africains.

Fin 18ème siècle : les chants improvisés entrent dans les églises et deviennent les gospels. Le blues fait ainsi son apparition, c’est l’incarnation du malheur des noirs rejetés par la société.

Début du XXème siècle : apparition du jazz au Etats-Unis. Au début, Apparition du Ragtime dont le pianiste Scott Joplin en est le représentant, puis les évolutions continuent (New-Oleans, Swing, Mainstream, Bebop, Cool Jazz, Hard Bop, Jazz Modal, Free Jazz, Soul Jazz, Jazz rock fusion, Acid Jazz, Chicago Jazz, Jazz manouche, Smooth Jazz, Latin Jazz, Nu Jazz...) On remarque que tous ces styles veulent se rattacher au jazz mais développent une nouvelle forme musicale.

1940 : Blues, rythm n’ blues (le blues s’electrifie, les textes et harmonies sont plus soignés). Deux grandes figures : John Lee Hoocker et Muddy Waters. Apparition du Be-bop, Charlie Parker et Dizzie Gillespie démontrent que les noirs sont aussi bons que les blancs.

1950 : Rythm n’blues changé en Rock n’roll  par les blancs.

1955 : Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Cette femme a refusé de céder sa place à un blanc dans un bus. Elle reçoit une amande. Un jeune pasteur du nom de Martin Luther King lance une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dura 381 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles. Tout le monde se rassemble autour de Martin Luther King qui devient le porte-parole de la condition des noirs.

 

Prochainement : l'entretien réalisé le mardi 26 avril 2011 avec Lise Bertrand, commissaire de l’exposition Riff : quand l’Afrique fait vibrer les Amériques, Musée de la Civilisation, Québec du 2 juin 2010 au 13 mars 2011.

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 11:43

CHET BAKER :
DOSSIER SUR LE FAMEUX TROMPETTISTE DE JAZZ

Articles rassemblés par Emilie Souillot dans le cadre de la soirée Jazz et cinéma au Comoedia (Lyon) le 1er mai 2011 à 18h. Projections de Histoire(s) de Jazz : le Hot Club de Lyon (52 minutes) et Let’s Get Lost (2h).

 

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« C’était il y a 20 ans, un 29 mars, je fêtais mon anniversaire. On venait de terminer Let’s Get Lost et on découvrait le montage final, un soir de nuit pluvieuse. Plus tôt dans l’après-midi, j’étais sur le toit de l’appartement d’Alan Ginsberg pour faire son portrait. Je lui racontais les grands moments passés à faire ce film. Il m’a demandé quand j’avais parlé à Chet pour la dernière fois. C’était au téléphone, de l’aéroport d’où il m’appelait en PCV, pour se rendre à Amsterdam. Bien sûr, j’ai accepté la communication. Il semblait déprimé. Il m’a demandé si tout le monde allait bien et comment avançait le film. Il m’a dit qu’il était fatigué et qu’il passait le bonjour à Nan. Je lui ai répondu que nous avions presque terminé, et que Nan avait toujours cru en son histoire de costume perdu lors d’un voyage en Europe. Moi je pensais qu’il l’avait échangé contre de l’argent car il en avait toujours besoin. Il a ri, et je lui ai dit qu’Agnès B. en avait déjà refait un à l’identique de celui qu’il portait dans le film. Agnès et Nan croyaient en cette histoire de costume perdu. Je suppose que toutes les femmes de sa vie ont dû croire à ses histoires. Chet n’a pu se rendre à la première du film au Festival de Venise. Il est mort à Amsterdam le 13 mai 1988. Sa musique passe maintenant sur toutes les radios de jazz, et chaque acteur rêve d’incarner Chet Baker à l’écran. Les gens s’approprient son style, copient ses vêtements, sa coiffure à ses débuts en Californie. Mais que reste-t-il de toutes ces années ? Ses derniers enregistrements qui n’auront jamais eu lieu et que nous avions tant espéré et les souvenirs, avec lui, sur la plage en plein vent. On faisait du cerf-volant et on était heureux. Maintenant, sans Chet, c’est un peu “You Don’t Know What Love Is Until You Know The Meaning Of The Blues ».

Bruce Weber

 

Bruce Weber revient sur Let’s get Lost
Entretien pour le journal Première (2008)

 

« Pas un documentaire sur sa musique mais sur son attitude » Perdu depuis 14 ans, «Let’s Get Lost», documentaire iconique sur Chet Baker refait surface à Cannes par Alex Masson.

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« Let’s get lost » a défini l’image iconique de Chet. Vous vouliez le filmer comme une rock star ?

Je ne sais pas si c’est une rock star. C’était un mec unique, un bad boy avec une gueule d’ange. Chet avait une façon de bouger, de parler, de vivre, qui étaient inimitables. « Let's get Lost » n’est pas un docu sur sa musique, c’est un docu sur son attitude. L’art est le produit de ta personnalité ; tu joues ce que tu es. J’ai fait ce film parce que j’aime sa musique, mais je ne voulais pas filmer Chet chanter des chansons ou jouer de la trompette. Je voulais capturer son essence.

Vous voulez dire les filles, la drogue, les décapotables ? Dans le film, on a l’impression de voir un spectre pasolinien, un james Dean cramé…

Sa vie est une telle aventure… La beauté cotoie le sordide. Vivre à ses côtés fut une expérience de dingue. Je l’ai accompagné dans des concerts, dans des bars pourris, dans ses chambres d’hôtels miteuses, à côté des terminus Greyhounds. Une pièce nue, du papier peint décrépit… C’était une ambiance de Dolce Vita éventée, avec au milieu de tout ça, Chet qui était là comme au Ritz…

C’était cool de traîner avec lui ?

Non : c’était pas cool. C’était drôle, bizarre, touchant, étrange, mais pas cool. Le tournage ressemblait un peu à ces films de vacances où les gamins font toutes sortes de conneries. Chet était comme un enfant, il fallait veiller sur lui, l’encadrer et le rassurer.

Comment est née l’idée du film ?

Je cherchais à le photographier depuis des années. Mais à cause de ses problèmes de drogue, il n’avait pas mis les pieds sur le sol américain depuis des lustres. Et puis un jour, j’ai appris qu’il était à New York. Je suis parti avec mon chef op et une caméra. Sans trop savoir où on allait. Au début on devait juste passer quelques heures avec lui, le suivre dans son appartement d’Harlem. On a filmé 6 minutes je crois et j’étais content d’avoir un joli portrait de Chet. Mais quand je me suis assis face aux rushes, quand j’ai vu les images, je me suis dit qu’il fallait aller plus loin. Il était aussi beau que dans sa jeunesse.

La mort de Chet pendant le montage a dû tout bouleverser…

Je ne savais pas si j’allais pouvoir continuer. J’étais dévasté. On a alors fait un truc bizarre. On s’est allongé. Doucement. Le monteur, le chef op, les producteurs. On s’est tous étendus par terre et on s’est recueillis. A un moment, j’ai dit : « on se revoit dans deux semaines ». Pendant 15 jours, on a réfléchi au film, à la dette qu’on avait envers lui et quand on s’est réunis, on a décidé de tout reprendre. C’est comme si on avait entendu son appel. Là-haut, je suis sûr qu’il nous écoute.

 

CHET BAKER

chetbaker.jpgChet Baker est un trompettiste (1929-1988) bugliste et chanteur de jazz. Sa discographie est immense (+ de 200 disques) il joue avec Russ Freeman, Rassinfosse, Philip Catherine... il enregistre (souvent en sudio) à partir de 1952 et ce, jusqu’en 1988 aux côtés de musiciens comme Gerry Mulligan, Bud Shank, Stan Getz, Joe Pass, Ron Carter, Bill Evans, Art Pepper...

Trois périodes dans la production de Chet Baker (sources de Jean-Claude Zylberstein mai-juin 2001, publié à la fin de Comme si j’avais des ailes de Chet Baker) :

1952-1956 : l’âge d’or du trompettiste. Il enregistre avec Gerry Mulligan en quartette (EMI/Pacific Jazz) ces disques font partie des must du jazz moderne, de cette période du Cool Jazz de la Côte Ouest. Également des séances d’enregistrements avec le pianiste Russ Freeman. Il enregistre aussi en 1955 à Paris pour Barcley (The complete 1955-1956 Barclay Sessions, coffret 8 cd). Deux disques avec Art Pepper The Route et Playboys (EMI).

1957-1970 : passage à l’Est.  Chet Baker in New York, The Lyrical Trumpet Of Chet Baker et Chet Baker Sings It Could Happen to You (Riverside) aux côtés de Johnny Griffin, Bill Evans, Al Haig ou Philly Joe Jones. Un album hommage à Bilie Holiday Baker’s Holiday (aujourd’hui sur Verve) et les séances-marathons des 23,25 et 29 août 1965 (sur Prestige/Fantasy).

1970-1988 : La période surtout européenne. Beaucoup de références incontournables. Citons She Was Too Good to Me avec Paul Desmond, Once upon a Summertime. There Will Never Be Another You avec Philip Catherine.

Le bassiste Riccardo del Fra, qui a longtemps joué avec Chet, explique, dans le livre de Gérard Rouy consacré à Chet Baker, sa conception particulière de la musique :

« Je sentais chez lui une profondeur qui me bouleversait, j'ai aussi appris avec lui le contrôle de soi-même : c’est-à-dire essayer de faire l'essentiel. La perfection, on le sait, n'existe pas. Mais lui, quand il joue, il en est très proche. Et quand on joue avec lui, il faut vraiment servir la musique et se libérer de son ego. Disons que sa virtuosité est plus magique que technique. »

 

BRUCE WEBER

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Bruce Weber (né en 1946) est un photographe américain très connu pour ses campagnes de publicité pour les marques de vêtements Calvin Klein, Abercrombie & Fitch et Ralph Lauren. Il est également cinéaste et réalise Broken Noses en 1987 film sur de jeunes boxeurs et Let’s Get Lost en 1988 sur la vie du célèbre trompettiste Chet Baker. En 2001, il réalise un film intitulé Chop Suey Club. Filmé en noir et blanc, ce film documentaire traite à la fois du lutteur Peter Johnson, ainsi que de la carrière et des sources d'inspiration de Weber. En 2004, il réalise le documentaire contre la guerre A Letter to True.

Bruce Weber s’intéresse à Chet Baker lorsqu’il découvre une photo du musicien dans un magasin de disque de Pittsburgh sur la couverture du vinyle 33T Chet Baker sings and plays with Bud Shank, Russ Freeman and Strings (Pacific Jazz, 1955). Weber rencontre Chet un hiver de 1986 dans un club Newyorkais. Il le convainc de prendre une photo de lui ce qui allait être à l’origine d’un film court de 3 minutes. Weber a voulu faire un film court sur la chanson d’Oscar Levant intitulé : Blame It On My Mouth.

 

Ils passent de bons moments ensemble et Chet prend confiance en Weber. Puis Weber lui propose de réaliser un film plus long, il accepte.

Le tournage commence en janvier 1987. "Les interviews avec Chet étaient un défi, se souvient Bruce Weber. Parfois nous devions nous arrêter pour plusieurs raisons et aussi parce que Chet Baker était un drogué et ne pouvait pas faire deux choses à la fois. Nous devions recommencer encore et encore." 

Dans ce film, on peut mentionner l’apparition de plusieurs photographies de Chet prises par William Claxton (célèbre photographe américain) dans les années 50, photos qui ont participé à la représentation du personnage, un James Dean de la musique, une gueule d’ange qui se noiera dans la drogue.

En mai 1987, le documentaire de Weber Broken Noses est projeté au Festival de Cannes. Il en profite pour amener Chet Baker pour le filmer pour Let’s Get Lost. Pour faire ce film, Weber a dépensé 1 million de dollars de son propre argent. Il filmait Chet Baker quand il avait le temps et l’argent, décrivant ce film comme un film très ad hoc. Le titre du film vient d’une chanson chantée et jouée par Chet Baker  (titre qui figure sur ce fameux disque trouvé chez un disquaire par Bruce Weber).

Le documentaire a été plutôt bien reçu par la critique. Il a été nominé pour les Académy Awards dans la catégorie du "Meilleur film documentaire" en 1988 et au Festival de cinéma américain de Deauville en 1989 dans la catégorie "Coup de cœur". Sorti en France le 7 février 1990, il ressort en copie restaurée le 23 juillet 2008 dans quelques salles françaises. Sur Lyon, seul le cinéma CNP Odéon (maintenant fermé) l’a programmé. On peut espérer revoir le film sur grand écran dans des festivals comme Fort en Jazz à Francheville (69) en 2006 où une soirée était intitulée : "Nuit jazz et cinéma, around Chet Baker". On pouvait revoir ou découvrir sur grand écran Chet’s Romance court métrage de Bertrand Fèvre, Let’s Get Lost et The Connection (1962), film américain réalisé par Shirley Clarke qui suit les pas d'un jeune réalisateur tournant un film avec des musiciens et artistes drogués qui attendent chacun leur dealer, et qui se trouve être la même et unique personne formant donc une connexion entre tous. Ou encore la soirée Jazz et cinéma dans le cadre du Hot Club Jazz Festival au cinéma Comoedia à Lyon en mai 2011 où l’on peut revoir Let’s Get Lost en copie restaurée et découvrir le premier film documentaire d’Emilie Souillot intitulé Histoire(s) de Jazz : le Hot club de Lyon (52 minutes). Ce premier film de la réalisatrice s’attache aux petites histoires de jazz qui ont rendu ce lieu mythique, histoires racontées par ceux encore présent qui ont connu les années 50,60,70 du Hot club de Lyon. On apprend que Chet Baker devait venir jouer à l’auditorium de Lyon et qu’il n’est jamais venu. Il revient quelque temps plus tard à l’improviste pour jouer au Hot Club (et se faire pardonner). Il restera plusieurs jours laissant derrière lui d’incroyables souvenirs pour ceux qui étaient présents.
(Sources : trad. Emilie Souillot - Wikipedia)


RESSOURCES SUR CHET BAKER


Bibliographie :

Chet Baker, Comme si j'avais des ailes, Editions 10/18, 2001.

Gérard Rouy, Chet Baker, 217 p., Editions du Limon, 1992.

Bill Moody, Sur les traces de Chet Baker, Rivages noir.

Alain Gerber, Chet, Fayard.

William Claxton, Young Chet, Schirmer-Mosel (photographies).

James Gavin, La Longue Nuit de Chet Baker, Denoël.

 

Filmographie : 

Chet’s Romance, Bertrand Fèvre, 1988, 10 minutes, noir et blanc. Le cinéaste filme le 25 novembre 1987 dans un studio d'enregistrement parisien, le "Clap's studio", Chet Baker interprète "I'm a Fool to want you". Il remporte le prix du meilleur film documentaire aux Césars de 1989.

Let’s Get Lost, Bruce Weber, 1988, 2h, documentaire noir et blanc. Bruce Weber réalise également 2 clips vidéos de Chet Baker : Everything Happens to me et Almost Blue.

Urlatori alla Sbarra, Lucio Fulci, 1960. Chet Baker chante en Italien "Arrivederci" composé par Umberto Bindi. On peut voir Chet Baker allongé dans une baignoire, sa trompette tenu comme une femme sur sa poitrine répondant au téléphone avec le pommeau de douche. « J’y jouais le rôle d’un type passant son temps à piquer du nez et qui se réveillait occasionnellement pour chanter une chanson ou sillonner Rome en vespa. » Chet Baker dans son livre autobiographique Comme si j’avais des ailes.

Tromba Fredda (Cold Trumpet) Enzo Nasso, 1963, 14 min. Court-métrage.

Hell’s horizon, Tom Gries, 1955, 80 minutes. Film dramatique. Chet Baker interprète Jockey. Il apparaît dans la première scène du film en jouant de la trompette.

 

Concert en dvd :

Live in Belgium (1964) Collection Jazz Icons. Sorti en dvd en 2006, 71 minutes.

Torino (1959) et Stuttgart (1988), 60 minutes, 2006. Studio Impro jazz.

 

Site internet : Harvey Bloomfield : www.chetbaker.net (discographie très détaillée sur Chet Baker).

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 10:42

La soirée Jazz et Cinéma programmée le dimanche 1er mai au cinéma Comoedia a réunit une centaine de personnes.

On a eu la chance d'avoir la plus grande salle du cinéma (salle 1) c'était fabuleux de revoir mon film sur un écran aussi grand et le film suivant Let's Get Lost de Bruce Weber (en copie restaurée), film que j'ai déjà vu 3 fois au cinéma !!! Le débat qui a suivi la projection de mon film fut mené par quelques personnes réactives. Ils ont évoqué des souvenirs passés au Hot Club, ont retrouvé l'ambiance, cet esprit "bon enfant" qu'il y avait les soirs de concert. Une personne a expliqué que son père écoutait beaucoup de jazz et qu'elle a pu grandir dans ce milieu pour ensuite le transmettre à ses propres enfants qui vont au Hot Club et qui jouent là-bas également. Le jazz ne serait-il pas une question d'éducation ? je pense qu'il est avant tout une question de transmission et de découverte.

Moi-même je n'ai pas baigné dedans étant petite. Ma mère écoutait beaucoup Bob Marley, j'avais une vieille K7 que j'écoutais en boucle (c'était du blues.. il y avait Ray Charles, Percy Sledge, Aretha Franklin)... et puis, j'ai découvert la musique classique (Beethoven, Bach, Mozart, Strauss) et la chanson française (Brassens, Brel, Barbara, Piaf, Léo Ferré, Jean Ferrat, Moustaki, Nougaro...) vers l'âge de 10 ans. Vers 17-18 ans, j'ai découvert le trompettiste Chet Baker sur un disque et sa musique m'a traversé. Il me reste des bouts de ses interprétations de My Funny Valentine qui m'élance très souvent...je grandis avec lui et je n'ai toujours pas fini d'écouter tous ses enregistrements (+ de 900 titres et + de 200 disques). J'ai encore le temps d'écouter Chet...je le remercie de m'avoir permis de faire le pas dans l'univers du jazz. Et ce qui est drôle c'est que je le retrouve très souvent dans ma vie comme au Hot Club en faisant le film, lorsque Gérard Vidon raconte le jour où Chet est venu et qu'il a chanté My Funny Valentine...
Un des spectateurs dans la salle hier soir, n'est jamais allée au Hot club...Il a découvert un lieu remplie de spontanéité grâce au film. Qui sait ? avec la découverte du documentaire, certains pourraient bien s'y rendre un de ces soir, sans l'odeur de tabac froid mais toujours cette odeur de salpêtre et des rêves pleins la tête...

 

 

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Ce premier film de la collection Histoire(s) de Jazz est consacré au Hot Club de Lyon, fondé il y a plus de 60 ans. Réalisé et monté par Emilie Souillot en 2010, il dure 52 minutes.

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"C'est seulement lorsque l'homme blanc aura détruit la forêt entière, lorsqu'il aura tué tous les poissons et tous les animaux et aura asséché toutes les rivières qu'il s'apercevra que personne ne peut manger l'argent." Raoni, chef de la tribu des Kayapos.

Malgré tous les efforts de Raoni et du soutien de tous, rien n'empêchera la construction du barrage Belo Monte en Amazonie Brésilienne, le 3ème plus gros au monde, qui va tuer plusieurs espèces animales, continuer d'abîmer la forêt amazonienne et faire déplacer des milliers de populations indigènes qui savent encore vivre avec la nature et sans avoir besoin d'argent. Le 1er juin 2011, le feu vert a été donné pour sa construction mais on peut encore faire quelque chose, continuer d'encourager tous les efforts de ces peuples qui ne veulent pas perdre leur tradition, qui veulent vivre en harmonie avec la nature encore longtemps. Signez la pétition, afin que nos idées et nos soutiens puissent encore vouloir dire quelque chose dans un monde qui devient sourd.

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Graphisme par Jérémy Zucchi, visitez son site